See wonderland in your eyes } LENNON

See wonderland in your eyes
with, Lennon & Timothé.

Tu rentres vers ton nouveau domicile, rêveur. T'as le vent qui s'engouffre dans ton sweat et tu pourrais t'envoler directement vers les nuages si t'avais pas un minimum les pieds sur terre. C'est mal ce que tu fais. Tu le sais. Tu le sens. Cette histoire, elle te mène droit vers un mur. Tu vas déguster. Pourtant, t'es loin d'etre le genre de gars à répéter ses erreurs. Tu fais attention. T'as assez souffert niveau peine de coeur quand t'etais encore qu'un simple adolescent. Voir même un écolier. Cependant, t'es comme hypnotisé par Gabriel, de nouveaux obnibulé par lui. Il te demanderait de sauter d'un pont que tu serais capable d'effectuer cette action. T'as plus de libre arbitre. Et cette après-midi passé avec et auprès de lui te conforte dans l'idée qu'une à.itié est possible. Alors que tu continues de marcher, tu sors une cigarette de la poche de ton jean et l'allume. Tu prends une première bouffée, puis une seconde. Tu te détends. L'image du brun se dissipe dans ton esprit. Tu finis ta clope en bas des escaliers menant vers l'habitation. Tu l'ecrase au sol et entre. « C'est moi. Y'a quelqu'un ? » Lentement et par habitude, tu te déchausses, enleve les clés, les paquets de nicotine et les tic tac de tes poches, puis mets à pendre ton gilet. Lennon te réponds depuis la cuisine et tu la rejoins quelques secondes après. « Yoo. » Tu lui offres un sourire alors que tu prends place sur une chaise, piquant au passage une tasse, que tu remplis de café. « Ça été la journée ? » Tu oses lui demander. Tu t'es pas montré à la boite ce matin. Déjà, parce que tu te sentais pas hyper bien ce matin et que t'avais loin d'avoir envie de prendre un rendez-vous chez le médecin. Puis, deuxièmement parce que t'avais prévu de voir Gabriel, histoire de le remercier comme il fallait de t'avoir sauvé la vie.  « J'ai vu Gabriel aujourd'hui ... » Lennon est au courant de toute l'histoire. Ils ne se sont jamais parlé. T'as toujours eu un faible pour lui. T'as souffert comme jamais. Vous vous parliez depuis peu. À vrai dire, depuis qu'il t'avait sorti de l'immeuble en flamme. Tu sentais le premier reproche tomber de la part de ton amie alors tu prenais les devants. « C'était juste pour le remercier de ce qu'il a fait. » Et aussi pour profiter un peu de sa présence et pour apprendre à faire connaissance. « Je sais, t'approuve pas. » Et ça t'embête un peu.

La voix de Timothé te parvint depuis l’entrée. Tu lui grognes une réponse depuis ton perchoir dans la cuisine. Tu consultes compulsivement les dossiers, étalés devant toi. On dirait du bazar plein le plan de travail mais c’est en fait parfaitement ordonné. Le plan de travail était le seul support assez grand pour que tu parviennes à tout épouser du regard. Et le thé dans ta main te permettait de garer les idées claires malgré la fatigue. Tes lunettes étaient juchées sur ton crâne, où elle ne remplissait pas du tout leur office but who cares ? Tes pauvres petits yeux sans doute…
Tu finis quand même par lever les yeux vers Tim, incrédule. Venait-il vraiment de demander comment s’était passé ta journée ? Alors qu’il voyait dans quel état était la cuisine, ce qui signifiait clairement que ta journée était très loin d’être fini ?

« C’est marrant que tu demandes ça. Tu aurais dû être là, non ? »

Tu hausses un sourcil, curieuse de ce qu’il pourra bien te répondre. Vous ne faisiez pas que vivre ensemble, vous travailliez ensemble. Supposer qu’il viendrait bosser était pour toi une réflexion éclairée. Surtout aux vues du gros dossier que vous aviez à gérer dernièrement. Que Tim n’avait pas l’air de franchement gérer en fait. Surtout quand il ne venait pas.
Quand il te dit avoir vu Gabriel, tu manques de te décrocher la mâchoire de stupeur. Tu poses ta tasse bien à l’opposé de papiers, sur l’autre plan de travail. Là où la tension de ton corps ne risque pas de tout foutre en l’air dans les papiers.

« Je te demande pardon ?! »

Non seulement tu avais du mal à croire qu’il n’était pas venu bosser pour voir un mec, mais en plus tu n’arrivais pas à croire qu’il s’agissait de ce mec ! Tu écoutes ses maigres justifications, les yeux exorbités. Est-ce qu’il était sérieusement convaincu du bien-fondé de sa « plaidoirie » ? Il faisait un bien piètre avocat en cet instant.

« Sérieusement, Tim ? Tu viens pas au boulot pour passer ta journée avec un type qui s’est foutu de toi de manière notoire ? »

Tu secoues la tête, toujours aussi incrédule. Gabriel n’est pas étranger au paysage sentimental de Tim. Tu as bien souvent dû l’écouter épancher son petit cœur de toute la souffrance qui avait pu s’y nicher à cause de ce même Gabriel. Ce même Gabriel qui faisait d’ailleurs partie d’un groupe de personnes que vous n’aviez jamais apprécié. Et il s’attendait à quoi, là ? Encore heureux qu’il ne s’attendait pas à ce que tu approuves.

« T’avais qu’à lui envoyer un texto. Ou le voir 5 minutes entre deux portes mais pas planter une journée de boulot juste pour voir… ce type ! Fin, sérieux quoi ! T’as pas remarqué qu’on avait du boulot par-dessus la tête ? »