— i always make the same mistakes (w/aria)

Toi, t’as mal partout. D’ailleurs, ce n’est clairement pas dans ce lit que tu devrais te retrouver, même plutôt dans un lit d’hôpital, hospitalisé justement. Parce que ce serait probablement un miracle si tu n’avais rien de casser. Et y’a la douleur, qui ne fait que s’amplifier au même rythme que ton corps arrive à éliminer l’alcool. Et d’ailleurs, tu en viens même à la conclusion que c’est peut-être ce dont t’aurais besoin, à cet instant. D’un autre verre, pour arriver à passer à travers la dure nuit qui se profile déjà à l’horizon. Pourtant, tu sais bel et bien que tu n’arriveras probablement pas à bouger. Et c’est sur le son de ses pas que tu décides de te concentrer. Parce que ça doit bien être elle, non ? Autrement, tu n’as absolument aucune idée de qui il peut bien s’agir. Et tu n’es pas tout à fait certain de vouloir le savoir non plus. L’impression que ça ne peut qu’être mauvais, s’il ne s’agit pas d’Aria. Et pourtant, elle finit par te répondre après quelques longues secondes de silence. « je suis rentrée. » Et un profond soupire qui s’échappe de la barrière de tes lippes à cet instant. Soupir que tu regrettes aussitôt d’ailleurs, vu la grimace de douleur qui ne tarde pas à s’en suivre. Quelques secondes qui s’écoulent, avant que tu n’entendes les bruits de pas s’éloigner, probablement vers la cuisine ou peut-être le salon. Parce que tu veux bien croire qu’elle ne partira pas, pas de nouveau. Hésitation qui se fait ressentir de ta part. Parce que tu te sens un peu coupable de lui imposer à nouveau une conversation qui pourrait mal se terminer. Seulement voilà, tu n’es pas à l’aise d’en rester là. T’es pas à l’aise avec cette distance qui a fini par se mettre entre vous. Et toi, tu veux remédier à ça. Même s’il te faudra piétiner ton égo pour y parvenir. « aria ? » que tu dis, presque en un murmure. Ne réalisant qu’après qu’elle n’a probablement pas dû t’entendre, comme elle est peut-être loin. Alors, tu te racles la gorge, et cette fois tu hausses légèrement d’un ton. « on peut parler ? s’il te plait. » encore et toujours de la supplication dans le ton de ta voix. Parce que clairement, tu ne vois pas vraiment d’autre moyen que celui-là. « aller aria, steplait, viens. » et maintenant, t’as plus qu’à espérer.

le silence et la paix n'est que de courte durée car il se fait suppliant ton bel amour là-bas dans la chambre. il veut parler encore. il veut que tu viennes. mais tu es fatiguée de t'expliquer, fatiguée des disputes, juste fatiguée. tu soupires, longuement. puis finalement tu romps le silence qui s'est réinstallé en te levant pour rejoindre le pas de la porte de votre chambre. tu n'iras pas plus loin, tu croises les bras, déjà agacée par ce qui va suivre. car tu sais très bien ce qui va suivre. alors tu secoues la tête. "parler ? pourquoi faire ?" tu ne comprends pas vraiment la démarche. toi as qui a voulu tant de fois instaurer le dialogue en vain. "je suis fatiguée raf, vraiment...".

comment en étiez-vous arrivé là ? comment vous vous déchirez encore une fois ? toi qui mettait toute ton énergie pour vous sauvez, pour toujours pardonner car il n'y avait qu'à ses côtés que t'avais l'impression d'avoir ta place. "ça peut pas continuer comme ça raf. j'vais avorter ok?" tu soupires, tu balances ça toi sans réfléchir peut-être pour éviter une énième dispute, peut-être parce que c'est ce qu'il attend de toi, peut-être parce qu'après tout t'as plus envie d'te battre. tu regrette déjà tes paroles parce que tu n'as pas très envie d'le faire, tu ne veux pas le faire. pourtant c'est au fond d'toi tu sais que c'est peut-être la meilleure solution. après tout entre un père qui en veut pas et une mère pas capable de faire grand-chose de ses dix doigts, qui n'a même pas de travail. dans quel univers ce bébé allait-il atterrir ? ce bébé qui mérite sûrement mieux que rafael hopkins et aria martinez. "du coup on a plus besoin de parler, c'est bon ?" tu fais demi-tour, tu retournes sur tes pas avant même d'avoir une réponse de sa part à ta question. c'est tout ce qu'il attendait, que tu plies, que tu changes d'avis, que tu le débarrasses de cette intrusion. tu ne fais pas deux mètres que ta gorge se noue, tes yeux humides, tu pleures en silence.

Toi, qui a tenté d’attirer son attention. Parce que oui, cette fois tu veux parler. T’as mal, mais tu veux parler. Non en fait, tu veux surtout t’excuser. Oui c’est ça. Parce que t’es désolé pour toutes ces conneries que tu lui as sorties. Celles qu’au final, tu ne pensais même pas. Enfin, c’est sûr que tu n’avais pas changé d’idée pour cet enfant. C’est sûr que tu n’en voulais toujours pas. Seulement voilà. Tu avais conscience que tu t’y étais mal pris avec Aria. Et qu’au final, c’était peut-être normal oui, que ce soit plus sa décision que la tienne. C’était son corps après tout. C’était elle qui allait devoir supporter le reste de ces jours ta décision. Et au final, c’est peut-être toi qui avait été égoïste. Parce que d’aussi loin que vous sortez ensemble tous les deux, c’est toujours toi, qui lui a imposer tes décisions. C’est toi, qui l’a entrainé dans cette vie merdique. Alors non, tu ne peux pas lui en vouloir de désirer cette petite chose qui arrivera peut-être à la rendre heureuse. Enfin, véritablement heureuse. « parler ? pourquoi faire ? » Sa question, qui est tout à fait légitime, à vrai dire. Ouais, parce que si c’est pour lui dire le même chose d’horreur que tu lui as sorti plutôt, tu peux bien la comprendre qu’elle ne veuille pas. Et oui, c’est ce que tu pense qu’elle envisage va se produire. Alors que pas du tout. « je suis fatiguée raf, vraiment… » Tu pousses un soupir. En temps normal, tu lui aurais dit de venir dans la chambre, que tu dormirais sur le canapé. Seulement voilà, la simple idée de devoir te bouger te faisait grimacer. Alors tu te disais qu’il faudrait probablement mieux de tout simplement oublier cette idée. « ça peut pas continuer comme ça raf. j'vais avorter ok? » Tes lèvres qui se pincent. Parce qu’au final, c’est ce que tu voulais entendre, mais tu n’es pas satisfait. Pour la simple et bonne raison que tu sais bien, au fond de toi, que cette décision, elle ne te le pardonnera jamais. Et tu ne sais même pas si elle arrivera à s’en remettre. Parce qu’elle est forte Aria, oui. Mais clairement, y’a certaines choses que tu ne peux pas exiger d’elle. « du coup on a plus besoin de parler, c'est bon ? » Tu entends des bruits de pas, qui s’éloigne cette fois de la porte. Mais là tu n’hésites pas. Parce que t’as bel et bien appris ta leçon pour cette fois. « Arrête, steplait… » Oui, parce que clairement, c’est pas ce que tu voulais entendre, au final. Et maintenant, faut que tu lui dises ce que t’as à lui dire. « Écoute Aria, j’suis désolé. » Que tu commences. Marquant une pause après ces paroles. Peut-être bien pour te donner le courage d’enchainer les suivantes. « C’que j’ai dit tantôt, c’était pas juste pour toi. » Vraiment pas juste. Et pour le coup, t’as été un beau connard. « Tu dis ça là, que tu vas avorter. Mais j’te connais, et tu pourras pas faire ça. » Triste réalité. Parce que tu l’imagines bien, sur la table d’opération. Et tu te dis qu’elle pourra juste pas, aller au bout de tout ça.

des excuses, toujours des excuses. tu sais qu'il est vraiment désolé, tu sais que probablement ses mots ont dépassé sa pensée mais pourtant tu as mal. tellement mal. alors tu t'immobilises dans le couloir pour l'écouter te dire que c'était pas juste ce qu'il t'as dit et qu'il sait que tu seras pas capable de le faire. ouais il a sûrement raison, tu en es incapable. pourtant, quelle option s'offre à toi ? pas tellement au final. tu sais très bien que tu le vivras sûrement très mal et que tu ne pourras peut-être plus jamais te regarder dans une glace. tu sais très bien que cette histoire te torturera toute ta vie. tu reviens sur tes pas pour te remettre sur l'encadrement de la porte. "et tu peux me dire ce que j'ai d'autres comme choix, hein ?!". inflexible, infaillible, enfin c'est ce que t'essaie d'être.

"c'est ce que tu veux, non ? t'as gagné, tu devrais être content ! le reste ça sera mon problème. du moment que t'as ce que tu veux, c'est bon non ?" t'es méchante car aussi con qu'il est parfois, rafael se soucie quand même de toi. tu ne sais même pas pourquoi tu t'enfonces dans ce discours. "j'ai aucun autre choix pour t'avoir malheureux ? parce que tu te seras enterré dans une ville que tu détestes, avec un gosse que tu détestes et une femme que tu finiras par détester parce qu'elle aura gâcher ta vie. tu crois que j'ai envie de vivre ça ? d'être responsable de ça ?". non il est hors de question pour toi que tu sois coupable de ça. quel que ce soit l'issu final ce sera égoïste d'un côté ou de l'autre mais en même temps si le bonheur n'est pas partagé par les deux personnes à quoi bon ?